Lundi 3 octobre 2022. Une date qui fait forcément resurgir le traumatisme du 3 octobre 1988, jour où la ville de Nîmes fut engloutie sous les eaux.
L’apocalypse à Nîmes
Un épisode méditerranéen commence dans la nuit du 2 au 3 octobre. Les sols sont déjà gorgés d’eau en raison des fortes précipitations que le Gard subit depuis quatre jours. Les cadereaux, des ruisseaux qui écoulent les eaux depuis les bassins versants sur les collines et qui traversent la ville, ne contiennent pas longtemps la quantité de pluie phénoménale qui s’abat sur Nîmes.
En moyenne, il tombe 50 mm par heure en moins de 6h. La ville est rapidement submergée, avec plus de 3 mètres d’eau dans certaines rues. On estime la quantité globale à 20 millions de m3, et on relève notamment 420 mm au Mas-de-Ponge, soit l’équivalent de 6 mois de précipitations.
À midi, la pluie s’arrête et les Nîmois sortent dans les rues pour constater l’étendue du désastre. Le bilan des inondations est apocalyptique : 11 morts et 45 000 sinistrés dans la ville et dans 70 communes environnantes. Sur le plan matériel, on déplore 3 000 logements et 6 000 véhicules endommagés, et 30 km de canalisations détruits. La facture est estimée à 610 millions d’euros.
Après les inondations, la prise de conscience
Ce terrible 3 octobre 1988 suscite une prise de conscience en matière d’urbanisme. La catastrophe est suivie d’une succession de dispositifs, dont certains ont encore cours aujourd’hui, afin de rénover ce qui avait été négligé.
Depuis 33 ans, les pouvoirs publics ont notamment recalibré les cadereaux afin de supporter des quantités d’eau et des débits plus importants, creusé des bassins de rétention en amont et des bassins de compensation en aval, délimité des zones inondables, et amélioré le système d’alerte et d’informations.
Ces transformations ont permis de minimiser les inondations suivantes, comme celles de septembre 2005, d’octobre 2014, ou encore de septembre 2021. Ainsi, la ville de Nîmes se targue d’être devenue « une référence mondiale en la matière »